Les nouveaux adultes
Lorsque je vois le gâchis du temps perdu à tourner en rond l’un à coté de l’autre alors qu’il y aurait tant d’interactions à effectuer entre nous. Voir que des personnes possèdent une expérience de la vie très complète et qu’elles ne veulent pas en faire profiter les autres, j’en ai presque envie de vomir. Lorsque je décèle dans leurs discours, une acquisition de cette connaissance faite au fil du temps, je me dis que cela aurait pu m’éviter bien des questions si j’y avais eu accès. Ces interrogations m’ont tourmentées pendant des années.
Finalement, c’est cela qui m’attire chez certaines personnes, c’est leur connaissance (professionnelle, de la vie, humoristique.) Les murs de la vie que je construis avec ma femme et mes enfants, ont besoin d’une stabilité. Mes enfants, jusque récemment, ne percevaient pas ma fragilité mais je sentais de plus en plus qu’ils copient sur ce qu’ils voient pour se construire; je n’ai pas envie qu’ils se construisent comme j’ai du le faire moi-même: cela fait trop mal.
J’ai perçu la fragilité de certaines personnes quand ils ont pris leur retraite. Ils s’étaient fabriqués une personnalité apparente lorsqu’ils travaillaient. Je pardonnais leurs idées et leurs actes car ils faisaient partie de la vie « active » et que leur statut social ne les autorisaient pas à dire ce qu’il voulaient. Ce ne fut donc que quand ils cessèrent leur activité professionnelle et qu’ils ne changèrent pas de discours, que mon sang ne fit qu’un tour : qu’ils se soient construit cette cuirasse pour travailler, soit , mais qu’ils ne la jette pas lorsqu’ils n’en n’ont plus besoin alors là je dis:" NON ".
Pourquoi ne veulent il pas nous faire profiter de leur expérience personnelle ?
Veulent-ils que l’on morde la poussière comme eux ?
Je connais un peu leur vie et m’imagine ce qu’ils ont enduré mais heureusement pour eux, tout comme leurs enfants, ils sont intelligents et cela leur a permis de survivre, mais il faudrait peut être maintenant penser à vivre.